Nous ne sommes pas les seuls à aimer le sucre : le moustique-tigre aussi ! Après un repas sucré, les jeunes femelles moustiques seraient moins intéressées par le sang humain car le sucre fournit un carburant efficace pour leurs fonctions vitales.


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    Seules les femelles moustiques piquent : pour leurs œufs, elles ont besoin de nutrimentsnutriments qu'elles vont chercher dans le sang d'animaux vertébrés, comme l'Homme. Or ces piqûres transmettent des maladies : quand un moustique pique une personne infectée, il peut se charger en agents pathogènespathogènes qu'il transmettra à la prochaine personne piquée. Ainsi chaque année plus de 700.000 personnes meurent d'une maladie transmise par un moustique. C'est pourquoi il est important de trouver des moyens de lutte contre ces insectes. Une stratégie pourrait consister à réduire l'appétit des femelles pour le sang humain.

    Dans un article paru dans PLOS Biology, des chercheurs italiens se sont intéressés au cas du moustique-tigre Aedes albopictusAedes albopictus. Ce moustique, qui a gagné du terrain en France métropolitaine ces dernières années, est le vecteur de la denguedengue, du chikungunyachikungunya et du virus ZikaZika. Les chercheurs ont voulu savoir si les moustiques cherchaient toujours à piquer quand ils avaient déjà des ressources énergétiques, en l'occurrence après un repas de sucresucre.

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    5 choses à savoir sur le moustique-tigre

    Les chercheurs ont trouvé que, chez de jeunes moustiques femelles, une alimentation sucrée conduisait à une réponse physiologique comparable à celle d'un repas de sang : les moustiques nourris au sucre cherchaient moins à se rassasier de sang humain. Les repas sucrés faisaient augmenter le taux d'une protéineprotéine chez le moustique : la vitellogénine. Cette protéine de l'œuf représente une source de nourriture pour les bébés moustiques en formation. Normalement la vitellogénine est produite quand le moustique a pris un repas de sang.

    Le saviez-vous ?

    Chez les abeilles, la vitellogénine est impliquée dans le contrôle de la vie sociale et le comportement de butinage.

    Les chercheurs ont aussi identifié un gènegène, Vg-2 (vitellogenin gene 2)), important dans ce processus : si ce gène est inactivé, le moustique retrouve de l'appétit pour le sang humain. Vg-2 doit donc jouer un rôle dans la « perte d'appétit » du moustique après un repas sucré : ce gène pourrait être intéressant pour mettre au point de nouvelles stratégies de lutte contre les moustiques.

    Le repas sucré repousse la recherche d’un hôte à piquer

    Cependant nourrir des moustiques avec de l'eau sucrée pour éviter des piqûres n'est peut-être pas une bonne idée : si les jeunes moustiques semblent perdre goût pour le sang humain de cette façon, les femelles plus âgées continuent de chercher des peaux à piquer, même après un repas sucré. De plus, chez d'autres espèces que le moustique-tigre l'effet pourrait être différent.

    Les piqûres de moustiques provoquent des démangeaisons et peuvent transmettre des maladies graves. © Adiano, Fotolia
    Les piqûres de moustiques provoquent des démangeaisons et peuvent transmettre des maladies graves. © Adiano, Fotolia

    C'est ce qu'explique Richard Halfpenny, qui commente ces résultats sur le site The Conversation : « Les choses deviennent encore plus complexes lorsque d'autres espèces de moustiques sont prises en compte. Par exemple, des taux élevés de vitellogénine affaiblissent le système immunitairesystème immunitaire du moustique africain causant le paludismepaludisme (Anopheles gambiae), le rendant ainsi plus susceptible de contracter et de transmettre le paludisme. »

    Conclusion pour ce spécialiste des moustiques : « Laisser du sucre de côté pour les moustiques peut dissuader les jeunes moustiques de vous piquer, mais cela renforcera la résistancerésistance des moustiques âgés et pourrait affaiblir les défenses d'autres espèces de moustiques. »

    Ces travaux doivent donc être poursuivis pour trouver des moyens de lutter contre les piqûres de moustiques. Une piste de recherche pourrait consister à trouver un moyen d'augmenter le taux de vitellogénine des insectes grâce à des hormoneshormones plutôt qu'avec du sucre.